Certains vaccins administrés durant l’enfance ne garantissent plus une protection optimale après 70 ans. Le calendrier vaccinal français prévoit des rappels spécifiques pour les seniors, en raison d’une diminution progressive de l’immunité avec l’âge. Cette fragilité particulière favorise la survenue de complications sévères, même face à des infections courantes.Oublier ou négliger ces rappels expose à un risque accru d’hospitalisation, voire de décès, selon les données de Santé publique France. Les recommandations officielles visent à réduire la morbidité et à améliorer la qualité de vie au grand âge.
Pourquoi la vaccination reste essentielle à 70 ans et après
À partir de 70 ans, le corps marque le pas. L’immunité baisse, un phénomène bien reconnu nommé immunosénescence. Cette diminution des défenses rend les maladies infectieuses plus agressives et leurs suites souvent plus graves. Pas étonnant que la vaccination des seniors soit au centre des priorités de la Haute Autorité de santé (HAS) comme de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Pourtant, le constat reste inquiétant en France : le taux de vaccination contre la grippe saisonnière s’essouffle à 51% chez les plus de 70 ans, alors que la barre visée est de 75%. On observe la même tendance pour la vaccination contre le pneumocoque ou le zona : ces infections provoquent de nombreuses hospitalisations et pèsent durement sur la santé des personnes fragiles, en EHPAD ou chez celles ayant des comorbidités.
L’Académie nationale de médecine insiste : suivre le calendrier vaccinal limite beaucoup plus qu’on ne le croit les infections, les séjours à l’hôpital et le risque de perte d’autonomie. Les personnes souffrant de maladies cardio-respiratoires en tirent un avantage clair. Miser sur la vaccination, c’est activer un levier puissant pour repousser les complications de l’âge et demeurer autonome plus longtemps.
Quels vaccins sont recommandés pour les seniors aujourd’hui ?
La vaccination des plus âgés ne repose pas sur une formule unique. Différentes maladies justifient des stratégies adaptées :
- Grippe saisonnière : chaque année à l’automne, se faire vacciner reste capital, surtout pour ceux qui sont affaiblis ou vivent en EHPAD. Les vaccins quadrivalents, comme Efluelda ou Fluad, ont été développés pour offrir une protection ajustée au système immunitaire des aînés.
- Rappel DTP (diphtérie, tétanos, poliomyélite) : à renouveler tous les dix ans après 65 ans, même si l’on se sent en forme. Beaucoup oublient ce rappel, alors que des maladies comme le tétanos restent parfois mortelles.
- Coqueluche : conseillé surtout en cas de contact avec de jeunes enfants, le rappel apporte une sécurité supplémentaire et freine la circulation du germe.
- Zona : depuis 2023, le vaccin Shingrix est accessible dès 65 ans. On sous-estime souvent le zona alors qu’il peut entraîner douleurs persistantes et risques neurologiques, ce qui justifie une prévention dédiée.
- Pneumocoque : vaccins VPC13 ou VPP23 recommandés pour prévenir les complications respiratoires chez les personnes vulnérables ou porteuses de comorbidités.
- Virus respiratoire syncytial (VRS) : de nouvelles possibilités existent avec les vaccins Arexvy et Abrysvo, particulièrement durant la période hivernale.
Les autorités sanitaires actualisent ces recommandations chaque année, renforçant l’arsenal de prévention pour protéger au mieux les plus de 70 ans.
Les bénéfices concrets de la vaccination sur la santé des personnes âgées
À cet âge, fragilisé par la perte de réactions immunitaires vives, chaque vaccin compte. Se protéger, c’est limiter concrètement les hospitalisations, la dépendance et les suites d’infections sérieuses.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : la HAS estime que la vaccination contre la grippe réduit de près de 60% les hospitalisations pour syndromes grippaux graves après 65 ans. Celle contre la covid-19 a démontré son efficacité en faisant reculer la mortalité et la gravité des formes pulmonaires sévères.
Plusieurs gains attestés sont à retenir :
- Moins d’exacerbations des maladies respiratoires et cardiaques : chez ceux déjà fragiles, le vaccin limite les épisodes critiques et leur lot de conséquences lourdes.
- Protection contre les pneumonies sévères : les vaccins antipneumococciques, véritables boucliers, font reculer les infections respiratoires complexes.
- Frein à la transmission : se vacciner, c’est aussi protéger son entourage et endiguer le risque d’épidémies localisées, comme en établissement d’hébergement ou lors de réunions familiales.
Les bénéfices s’étendent même à la réduction des risques cardiovasculaires après une grippe, selon la Société européenne de cardiologie. Pour le Pr Bertrand Fougère, gériatre, chaque injection à cet âge est une victoire sur la perte d’autonomie.
Questions fréquentes et conseils pour un parcours vaccinal serein à 70 ans
Quand on évoque la vaccination après 70 ans, des interrogations s’invitent vite au débat. Faut-il tout recommencer ? Vers qui se tourner ? Quels peuvent être les effets secondaires ? Quelques points clés permettent de répondre à ces préoccupations.
Le médecin traitant s’affirme comme le coordinateur du parcours vaccinal, en tenant compte de l’histoire médicale et des vulnérabilités propres à chacun. Aujourd’hui, la pharmacie occupe aussi une place centrale : la majorité des vaccins du calendrier peuvent y être administrés, facilitant ainsi le suivi. Pour ceux rencontrant des difficultés de déplacement, l’infirmier intervient directement à domicile.
Quant aux réactions indésirables, la grande majorité restent limitées à des effets localisés, parfois à une fièvre légère, et se dissipent après quelques jours. Les incidents graves sont exceptionnels et font l’objet d’un suivi renforcé. D’un point de vue médical, le bénéfice l’emporte largement sur l’inconfort passager, selon les analyses de prévention en population âgée.
Pour s’y retrouver, voici des conseils adaptés pour accompagner ce parcours :
- La prise en charge financière est simplifiée : les vaccins conseillés après 65 ans bénéficient du remboursement par l’assurance maladie, et les mutuelles santé senior interviennent en complément si besoin. Il suffit bien sûr de présenter ses justificatifs à la pharmacie.
- Pour vérifier que ses vaccinations sont bien à jour, les dispositifs d’information grand public pilotés par Santé publique France délivrent des conseils actualisés, accessibles facilement en ligne ou auprès d’un professionnel de santé.
Travailler en coordination avec le médecin, l’infirmier et le pharmacien permet un suivi solide et personnalisé. Les campagnes saisonnières, notamment contre la grippe, s’adaptent en permanence à la situation sanitaire. Devant le doute, l’avis d’un de ces professionnels fait souvent la différence.
Prendre la vaccination au sérieux, à 70 ans et au-delà, c’est choisir d’avancer vers les prochaines années sans le poids des maladies qu’on peut éviter. Une précaution simple pour préserver sa liberté et rester acteur de sa vie, aussi longtemps que possible.
